A l’E2C Marseille nouvel atelier Sens Critique

Après un atelier Sens critique sur l’antenne de Miramas et sur le site Romain Roland, Civic Fab était sur le site de Saint Louis de l’E2C de Marseille les 1er et 2 décembre. Autour du thème du vivre-ensemble, les jeunes ont produit deux films très différents, un sur l’importance de la coopération et l’autre sur la tolérance religieuse. On vous propose de découvrir notre carnet de bord, un résumé de l’atelier au plus près du terrain.

Prendre confiance en soi grâce aux atelier Sens critique : Ahmed et Diaritou

C’est au sein de l’E2C des quartiers Nord de Marseille que nous nous sommes rendus pour un atelier Sens critique sur le vivre ensemble.
Dans le groupe d’une quinzaine de jeunes, deux jeunes se font remarqué. Ahmad, jeune réfugié afghan et Diariatou une jeune femme, silencieuse mais qui a l’air d’être là à contre cœur. Le débat commence et les langues se délient, surtout celle d’Ahmad qui malgré un très bon niveau de français, s’excuse chaque minute pour la médiocre qualité de son français. Nous le rassurons, il n’en est rien. Après un an en France, il s’exprime parfaitement et surtout comprend toutes les subtilités de langage.Quant à Diariatou, elle reste mutique, fâchée d’être là et ne prend pas part au débat.

Les groupes se forment. Ahmad tombe avec Robson, un réalisateur originaire des favelas du Brésil, arrivé en France il y a 5 ans pour finir ses études de cinéma. Fort de son diplôme, Robson travaille maintenant régulièrement. Ahmad s’identifie à lui. Si Robson peut y arriver, il s’autorise à penser que lui aussi. Et à partir de là, il ne cesse de parler français, raconte son parcours et s’investit dans toutes les étapes de l’atelier. Il ne s’excuse plus de son français mais nous remercie à chaque fin de phrase de cette opportunité. A la fin de l’atelier. Il demande à Robson quelques derniers conseils. Il part confiant pour son avenir en France.

Quand à Diariatou, une fois arrivée dans son groupe, je l’interroge sur les raisons de sa contrariété. Elle ne me l’explique pas mais m’écoute avec intérêt. Je lui explique l’importance du sourire pour celle qui se destine aux métiers de l’accueil et hôtellerie. Elle sourit. Lors de la séance d’écriture, c’est elle le moteur dans son groupe. Le scénario est son idée, elle s’amuse à donner des indications de jeu. Le lendemain, elle ramène différent costumes. C’est une autre jeune femme que je découvre. Elle s’excuse de son comportement et bien sûr nous en rions ensemble. A la fin de l’atelier elle est venue nous voir et nous a remercié. Cet atelier a dissipé ses soucis. Elle en a toujours mais elle a appris à relativiser en souriant.