Baromètre de la haine
Civic Fab réalise depuis 2014 une étude sous la forme d’un suivi barométrique mensuel consacré au « hate speech en ligne ». Cette initiative pionnière en France s’inscrit dans le cadre de travaux et de réflexions plus large consacrés à la lutte contre l’extrémisme, la manipulation et la haine en ligne, qui s’incarne également à travers la plateforme digitale What-the-fake.com.
Le projet consiste à élaborer un indice synthétique de mesure du discours haineux en ligne tel qu’il se déploie sur les réseaux sociaux. Cet indice synthétique, prenant la forme d’un « baromètre » mensuel, porte en premier lieu sur Twitter (espace ouvert) et sur Facebook, bien que l’analyse des données sur ce réseau social soit contrainte par son caractère fermé.
Chaque mois, grâce à des outils existants, déjà développés, et un dispositif de mesure dédié, sous forme d’un algorithme, ce baromètre quantifie, sur la base d’un échantillon représentatif de tweets et de pages Facebook (ou de commentaires), le volume de propos haineux, dans ses aspects racistes, antisémites, xénophobes, sexistes, et intersectionnels.
Dans les situations de crises parfois violentes qu’a traversées la France depuis 2014, Civic Fab a été mobilisée par différentes institutions, publiques et privées, afin de mieux comprendre et analyser en temps réel les discours de haine et les évolutions de l’opinion sur internet.
D’un point de vue théorique, ce travail de recherche a pour ambition :
a/ de mieux comprendre la façon dont les stéréotypes péjoratifs se construisent et se répondent, en utilisant les discours spontanés sur internet ;
b/ d’explorer les méthodologies liées à l’opinion mining et aux data analyses permettant d’approcher de la façon la plus fine et la plus pertinente un champ de discours marqué (malheureusement pourrait-on se permettre de dire) par de la big data.
Parvenir à des définitions qui fassent consensus et qui soient en même temps opérationnelles de notions telles que celles de racisme, d’antisémitisme, de sexisme, de discriminations ou de xénophobies relève de la gageure. En effet, avant d’être des catégories d’analyse scientifique ces notions relèvent du débat social et politique.