Festival Sens critique : un moment de fraternité

En 2022-2023, Civic Fab sillonnait de nouveau la France des quartiers prioritaires de la ville. A Nanterre, Roubaix, Marseille ou encore St Étienne, plus de 300 jeunes ont participé aux ateliers Sens critique. Le 8 juin, ils étaient réunis au Forum des images pour le Festival Sens critique qui venait clore cette saison d’ateliers. En cet après-midi du 8 juin, leurs films portaient leurs voix, trop souvent inaudibles. Au travers de courts-métrages réalisés durant les ateliers Sens critique, ils et elles nous ont raconté leurs difficultés mais aussi leurs espoirs et leur volonté de s’engager. On vous propose de découvrir en vidéo cette journée de cinéma et de fraternité.

Sens critique, un baromètre des quartiers prioritaires de la ville

De Nanterre aux quartiers nord de Marseille, en passant par Roubaix, Saint-Étienne ou la banlieue lyonnaise, Civic Fab arpente les zones d’éducation prioritaire et les quartiers prioritaires de la ville. Avec les ateliers Sens critique, nous sensibilisons les jeunes à l’esprit critique pour leur donner les armes face aux multiples discours de haine et de violence auxquels ils sont exposés. Notre pédagogie axée sur le débat et la créativité leur permet de prendre du recul et de mettre en perspective ces discours en écrivant, réalisant, interprétant et montant des courts-métrages.

Pour ces jeunes, les ateliers Sens critique sont un espace d’expression au travers du cinéma mais surtout un moment suspendu dans le temps pour dire leurs difficultés comme leur ambitions. Chaque atelier est un moment de partage dans lequel nous cherchons à les valoriser pour leur talent et leur engagement. Réaliser un film en seulement quelques jours demande de la rigueur et de la discipline. Cela les engage dans un projet concret et collectif et leur redonne confiance dans leurs capacités de réflexion et de création. Ainsi, ils réalisent un film mais surtout ce dont ils sont capable ! Les réalisateurs professionnels intervenant sur les ateliers sont formés par les responsables des ateliers Sens critique. Ils sont issus des territoires dans lesquelles ont lieu les ateliers. A leur contact, les jeunes peuvent se projeter dans des carrières créatives dont les portes leur semblent souvent closes.

Des difficultés croissantes

Depuis la pandémie, nous avons senti le manque de motivation mais aussi les difficultés croissantes notamment en terme de concentration. Nous sommes aussi les témoins des multiples problématiques auxquelles les jeunes font fassent : pauvreté, violences sexistes et sexuelles, enclavement territorial, sentiment de marginalisation, stéréotypes et assignations à résidence, perte de la foi en les institutions… Mais au travers de nos débat et de leurs films, ils montrent aussi leur volonté de voir les choses évoluer, de s’engager et de prendre leur place dans la société.

La sélection de cette seconde édition du Festival Sens critique offre un panel des thématiques qui préoccupent les jeunes : harcèlement scolaire et cyberharcèlement, égalité femme-homme, écologie, solidarité et partage ou lutte contre toutes les discriminations et violences. Ces sujets font l’actualité et sont le quotidien de nos jeunes participants.

Valoriser les jeunes avec le Festival Sens critique

Le Festival vient conclure l’année Sens critique en valorisant les jeunes par un événement exceptionnel qui réuni des professionnels du cinéma et des personnes engagées sur les sujets de société. Conviés dans un haut lieu de culture au centre de Paris, les jeunes ont assisté à la projection de leur film sur un écran de cinéma avec un sentiment de fierté. Face à la salle rempli des jeunes et de leur encadrants et familles, les jury ont salué le travail, courage et talent de ces graines de star. Chaque jury est venu dire aux jeunes l’importance de croire en leur rêve et de continuer à porter leur voix malgré les difficultés.

Par exemple, Nassim Bouguezzi, comédien marseillais de 19 ans, qu’on peut voir sur le petit comme sur le grand écran est venu remettre le prix du meilleur acteur. Pour celui de meilleure actrice, c’est Mouni Bouallam, actrice algérienne qui a notamment joué dans le film  « Le Puits » de Lotfi Bouchouchi sélectionné à la 89ème cérémonie des Oscars dans la catégorie de meilleur film en langue étrangère, qui a remis le prix. Le prix Égalité femme-homme a été remis par Djihene Abdellilah, enseignante à Sorbonne université, athlète de haut niveau, championne MMA de défense et fondatrice de la Djihene Academy.

Lors du cocktail, la joie était palpable. Les jeunes sont repartis avec des étoiles dans les yeux et la volonté de tracer leur voie. S’il est nécessaire de donner aux jeunes les moyens de leurs ambitions, il faut aussi les valoriser pour qu’ils se sentent autorisés à être ambitieux. C’est notre mission avec Sens critique et le Festival !