Le 18 mars se tenait notre exposition Mémorama « Les mémoires de la guerre d’Algérie » à l’Espace Carte blanche à Marseille ! Des jeunes participants au programme se sont déplacés de toute la France avec leurs professeurs ou éducateurs pour assister à l’événement admirer leur œuvres et celles des autres. Ils ont également pu échanger avec Farah et Baya de Récits d’Algérie sur la transmission des mémoires.
En route pour Marseille
Jusqu’au dernier moment l’incertitude planait sur notre capacité à nous rendre à Marseille en raison de la situation sociale en France. Finalement le vendredi 17 mars, nous voilà dans le train direction la cité phocéenne. L’équipe de Civic Fab au complet accompagnée de bénévoles arrive à bon port chargée des œuvres pour l’exposition du lendemain. Vendredi après-midi et samedi matin, toute l’équipe s’active pour installer l’exposition et terminer les derniers préparatifs pour faire de l’exposition un succès.
Ouvrir un dialogue apaisé et transmettre les mémoires
Les tableaux, affiches, vidéos ou maquettes présentés à cette exposition étaient l’œuvre des jeunes qui ont participé à la seconde édition du programme Mémorama. Ce projet vise à ouvrir un débat constructif sur les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie et à transmettre ces mémoires plurielles par la création artistique. L’exposition Mémorama vient conclure le programme en valorisant les travaux des participants. L’objectif est double, donner confiance aux jeunes en exposant leur travaux dans un cadre marquant et poursuivre le travail entamé en atelier en ouvrant le débat à un public plus large.
Dans cette perspective, nous avons invité Farah et Baya de Récits d’Algérie à intervenir auprès des jeunes présents à l’exposition. Ensemble, ils ont échangé sur leur rapport à la transmission des mémoires de la guerre d’Algérie. Pourquoi il était important de transmettre ces mémoires ? Quelles étaient les difficultés à les recueillir ? Ils se sont également emparés de la question des l’impact de la mémoire sur le présent et la nécessité de regarder en face l’histoire commune entre la France et l’Algérie pour construire un avenir plus apaisé.
L’Association nationale des pieds noirs progressistes et de leurs Amis a également accepté notre invitation. Hélène et Josiane sont venues visiter l’exposition et assister à la conférence de Récits d’Algérie pour partager avec les jeunes leur mémoire et leur combat pour une réconciliation entre la France et l’Algérie.
Le regard singulier des jeunes participants
Après l’intervention du Récits d’Algérie, c’était aux jeunes de faire partager leur travail. Tous les participants présents ont accepté de nous parler de leur contribution artistique. Qu’est-ce qui les avait inspiré ? Quel message ils souhaitaient transmettre ? Certains ont également évoqué les difficultés qu’ils avaient pu rencontrer, comme deux collégiennes qui voulait recueillir la mémoire des chibanis mais qui se sont heurtées à un refus, leur fille ayant peur qu’ils soient stigmatisés en tant que harkis.
Ce fut également un grand moment d’émotion notamment lorsque est venu le tour d’une collégienne réfugiée syrienne qui avait été elle-même marqué dans sa chaire par la réalité de la guerre. Sa perspective sur la mémoire de la guerre d’Algérie était empreinte de son expérience concrète du conflit et ses conséquences pour ceux qui le vivent.
Une belle expérience
Les jeunes, leurs professeurs et les intervenants étaient tous ravis de cette expérience marquée par le partage et la bienveillance. L’exposition s’est terminée dans la joie par un goûter avant de nous quitter avec la promesse de nouvelles aventures.
Civic Fab remercie chaleureusement tous les intervenants en particulier Farah et Baya qui ont fait le déplacement depuis Paris pour venir témoigner. Nous remercions également tous les élèves et leurs professeurs qui se sont déplacés et tous les bénévoles qui ont rendu cet événement possible.