À Argenteuil, « Sens Critique » engage les jeunes sur les violences faites aux femmes

Les ateliers “Sens critique” sont un dispositif créatif d’encouragement à l’esprit critique conçus et mis en oeuvre par l’association Civic Fab. Organisés en 5 séances, dont une séance finale de restitution en présence des proches, ils visent à faire travailler des jeunes par petits groupes sur l’esprit critique à travers une démarche créative.

Dans ce cadre, notre équipe a travaillé en concert avec l’association Jeunacito à Argenteuil pour proposer à une vingtaine de jeunes de réfléchir sur une thématique, difficile à appréhender, à travers la vidéo. Asmaa, Amine, Amir, Fatou, Timothée et les autres ont alors réfléchit sur les violences faites aux femmes et ont essayé de montrer la difficulté qu’avaient les victimes et les témoins à les dénoncer. Surtout ils n’ont pas oublié le travail qu’il restait pour les dépasser une fois le silence rompu.

Ainsi la première séance a été l’occasion de réfléchir sur la notion de « sens critique », de quelles manières pouvait-on en faire preuve, à quoi il sert, est-il inné ?… Cela les a amené à comprendre le danger que représentent les informations non croisées et non vérifiées, propagées sur les réseaux sociaux. Mais aussi l’importance de l’adoption d’une démarche de remise en question de la représentation de ce qui est présenté comme étant le réel. Ils ont alors interrogé la rationalité des cas qu’on leur présentait, les sources de ces cas; leur résistance aux faits et l’interprétation qu’on leur accorde.

Pour se faire ils ont travaillé sur une thématique forte de sens, celle des violence faites aux femmes. Thématique qui a eu une résonance différente en chacun d’eux. Si certains n’ont pas osé prendre la parole d’autres n’ont pas hésité à s’exprimer sur ce sujet qui finalement les préoccupe énormément. Ils ont partagé avec nous leurs expériences personnelles et craintes concernant le harcèlement sexuel, les violences conjugales, ou l’interdiction de l’IVG dans certaines parties du monde.

Loin des clichés, ils ont traité avec justesse et sincérité les différentes violences auxquelles font face les femmes dans le monde : harcèlement, viols, violences conjugales, violences morales, privation de liberté… Par extension ils ont été surpris d’arriver à la conclusion que les hommes, aussi, pouvaient être victimes de violences conjugales.

En fin de séance, ils se sont attelés à penser une campagne de sensibilisation sur ce thème. Les uns ont décidé de traiter de la double violence des mariages imposés entre une victime et son violeur, les autres se sont concentrés sur les violences visant les femmes au sein du couple ou dans l’espace public.

Lors de la deuxième séance, chaque groupe a entreprit la rédaction de son scénario en partant d’un message positif qu’il voulait faire passer. Durant 3 heures ils ont appris a raconter une histoire en vidéo pour faire passer un message.

La troisième séance a été la plus mouvementée, les groupes se sont très vite pris au jeu et ont créé leur propre scène de tournage. Selon les contraintes des uns et des autres (ne pas vouloir apparaitre devant la caméra, avoir peur du regard de l’autre…) ils ont choisi des formats vidéos adaptés.

La quatrième séance a été l’occasion de présenter une introduction à un logiciel de montage, Imovie. Ils ont ensuite commencé à monter leur film sur ordinateur avec l’aide des professionnels de l’image qui les accompagnent.

Enfin la dernière séance, traditionnellement réservée à la projection des vidéos réalisées, a été l’occasion de revenir sur ce qu’ils ont appris durant les quatre jours passés ensemble. Ils ont ainsi rédigé le Pitch de leur film en expliquant de quelle manière ils ont essayé de faire travailler leur sens critique.

Finalement tous étaient heureux d’avoir pu participer à cet atelier, et c’est sous les applaudissements de leurs camarades qu’ils ont quitté la scène.